Parole d'experts
RÉGIS GONTHIER.
Pouvez-vous vous présenter Pr Gonthier ?
Je suis un interniste-gériatre qui a fait sa carrière au CHU de Saint-Étienne après des années de médecine à Lyon.
Professeur émérite à l'Université Jean Monnet, je suis également membre de l'Académie Nationale de Médecine. La gériatrie est un métier attachant sur le plan humain.
Il y a un véritable engagement et un professionnalisme bienveillant de la part des soignants.
J'ai constaté une excellente qualité des soins malgré des conditions de travail difficiles.
Certaines formations sont essentielles à la pratique de cette discipline, telles que la fin de vie ou les troubles du comportement.

Comment définiriez-vous la gérontologie ?
Il ne faut pas confondre la gériatrie et la gérontologie. La gérontologie est une science qui interpelle la société par définition. C'est une science en mouvement, car la société se transforme et vieillit. Il nous faut analyser, digérer tous les effets du vieillissement, et on est loin d’avoir fait le tour de la question. C’est une discipline qui s’intéresse à tous les aspects du vieillissement sur les plans anthropologique, épidémiologique, sociologique, économique et aussi médical. C’est une science non figée, dynamique, donc passionnante.
Quel est votre rôle au sein du Gérontopôle AURA ?
Celui d’un professionnel du vieillissement qui est lui-même confronté à son propre vieillissement avec une baisse de ses capacités. Apprendre de nouveaux concepts est plus difficile pour moi. Je revendique un rôle de soutien pour sensibiliser, accompagner et épauler les initiatives des équipes.
Quels sont, selon vous, les axes prioritaires pour améliorer la qualité de vie du sujet vieillissant ?
Selon moi, il faut valoriser et soutenir la recherche clinique dans les régions. Il faut permettre davantage de collaborations entre les acteurs du domicile et faciliter la recherche pluridisciplinaire. L’enseignement à distance, tant pour le grand public que pour les professionnels paramédicaux, est essentiel.
Quel regard portez-vous sur l’avenir de la gérontologie en France ?
Les acteurs en gérontologie sont arrivés à une maturité suffisante mais éprouvent le besoin de travailler ensemble. Il nous faut nous appuyer sur des structures similaires qui fonctionnent comme les cancéropôles. Les projets s’imposent à la société donc ils sont plus faciles à financer. Mais les publications scientifiques sont indispensables. Les financements ne seront pas éternels. Entre acteurs de la gérontologie, il faut s’entraider pour faire plus de publications scientifiques.
Interview réalisée le 20/12/2023